La motivation ne se décrète pas : elle se programme

La motivation, grande culpabilité de ce siècle.

On en parle toujours comme d’une évidence : “il suffit de le vouloir”. Et quand on y arrive pas ? C’est qu’on n’est pas assez fort, pas assez motivé, pas assez, pas assez, …

D’un côté les individus empreints d’un flot de volonté surprenant à agir dans leur quotidien, et de l’autre les procrastinateurs léthargiques.

En entreprise, c’est une source de pression incroyable, ou plus encore de mépris : “c’est un bon élément, mais bon, il faudrait qu’il se motive un peu plus…”

La motivation est-elle juste une histoire de volonté ? Ou pouvons nous avoir une prise psychologique sur son déclenchement et sa cultivation ?

Bienvenue sur mon blog, je m’appelle Claire Stride, je mets les neurosciences au service du monde professionnel et des dirigeants.

1) Le mythe de la motivation

En finir avec les préjugés sur la motivation

La fée de la motivation se penche sur quelques berceaux pour bénir de chanceux chérubins qui hériteront de ce super-pouvoir quand les autres hériteront de la flemme.

Non, ce n’est pas une punition divine, ni un trait de caractère immuable.

La motivation est bien issue d’un processus neurologique et pas d’une injonction ni du bon vouloir d’une fée malicieuse.

Mais alors, la motivation c’est quoi ?

La motivation se stimule, se renforce, se programme et c’est tout à notre avantage ! (surtout pour les procrastinateurs léthargiques)

Je brise un mythe : la motivation ne dépend ni de votre volonté, ni de votre moral du moment.

Elle est une alchimie complexe entre :

  • La dopamine, l’hormone du désir qui vous souffle “je veux”
  • La sérotonine souvent appelée « hormone du bonheur » qui vous souffle “je tiens le cap”
  • Les endorphines liées au plaisir qui vous souffle “je me sens bien quand je fais les choses”

Sans équilibre entre les 3, même le plus grand favori de la fée de la motivation ne pourra pas réussir à avancer.

2) “À faire” de motivation en entreprise

Une pression sur les coeurs et sur les corps

Dans beaucoup d’entreprises, la motivation est devenue un impératif moral. On attend qu’elle soit là. Tout le temps. Comme un état naturel.

Résultat : ceux qui doutent, qui fatiguent, ou qui peinent à avancer se sentent coupables. Et parfois, on les étiquette comme « paresseux », « peu impliqués », voire « problématiques ».

Mais si on regardait les choses autrement ?

Hacker le système de récompense cérébral

Il ne faut pas oublier que le cerveau est un organe de survie et non de performance.

Et c’est là que le bât blesse en premier en entreprise.

Nous cherchons individuellement à économiser de l’énergie, à éviter l’inconnu, à maintenir ce qui est prévisible – en face, le management pousse toujours le besoin de performance, d’efficacité, de perfection, de rapidité.

La motivation dans ce contexte va coûter aux équipes.

Pour motiver durablement le cerveau, il va falloir hacker le système de récompense cérébral :

  • en créant un sentiment de contrôle de la situation : “je suis capable de le faire”
  • en rendant les progrès visibles : à l’aide de feedback réguliers
  • en connectant le sens personnel à l’action : personne ne va être motivé dans des actions qui ne l’intéressent pas, qui ne fassent pas sens

Le cerveau adore les récompenses.

Plus celle-ci est proche, tangible, positive, plus la motivation augmente.

Comment mieux faire en tant que manager ?

Pour manager la motivation en entreprise, il faut modeler une demande adaptée à nos équipes, et ne pas l’imposer de manière autoritaire.

Les managers efficaces sont ceux qui :

  • Conçoivent un environnement propice à la motivation grâce à des objectifs clairs (donc bien définis), mesurables (concrètement quantifiables), et surtout atteignables (pour réduire le stress).
  • Donnent de l’autonomie à la personne mais aussi du soutien, de la reconnaissance authentique (vraie et personnalisée, pas simulée) et un cadre de sécurité psychologique, émotionnel et physiologique.

La motivation ne se demande pas mais elle se cultive.

Cela commence par comprendre le fonctionnement des cerveaux des équipes.

3) 3 leviers neuroscientifiques pour stimuler la motivation dès aujourd’hui

L’ancrage positif

Notre cerveau adore ce qu’il connaît et ce qui fait du bien.

Revenir régulièrement sur ses petites réussites, noter ce qui a fonctionné, remercier, valoriser : ce sont des carburants de motivation puissants.

On ne relance pas un moteur avec du reproche. On le relance avec du sens et de la reconnaissance.

Le micro-engagement

On pense souvent que pour avancer, il faut une grande décision.

En réalité, un tout petit pas suffit.

Chaque micro-action enclenche un mouvement. Et le cerveau aime le mouvement.

Cela peut se traduire par découper ses actions en plus petites tâches actionnables.

La motivation n’est pas un point de départ. C’est une conséquence de l’action.

La visualisation dirigée

Le cerveau ne fait pas bien la différence entre imaginer et vivre.

Visualiser une réussite, se projeter dans une action réussie, ressentir le plaisir associé : tout cela active les circuits neuronaux de la motivation.

C’est de la science. Pas de la pensée magique.


La motivation n’est pas juste une histoire de volonté. Ce n’est pas un bouton qui va s’enclencher en y pensant très très fort. C’est un processus vivant, fragile, et entièrement influencé par notre rapport au monde.

Et si on arrêtait de la juger ? Et qu’on commençait à l’accompagner ?

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